Visionnaire lors de sa parution en 2001, ce recueil de nouvelles d’Olga Tokarczuk n’a rien perdu de son mordant ni de sa pertinente actualité. Avec une espièglerie qui n’appartient qu’à elle, la romancière polonaise explore un quotidien truffé de portes secrètes, de miroirs traversés et autres distorsions de l’espace et du temps.
Comment faire face lorsque se brouillent les frontières entre fiction et réalité ? Un écrivain surprend un matin, assis à sa table, un double de lui-même qui corrige tranquillement son dernier manuscrit… Une lectrice de romans policiers trouve le moyen d’intervenir dans l’intrigue, beaucoup trop molle, du mauvais polar qu’elle a commencé… et les morts, soudain, vont se multiplier. En séjour à Berlin, une femme d’âge moyen s’étonne de devenir quelconque dans le maelstrom de la grande ville, avant de goûter au plaisir de pouvoir être n’importe qui : tour à tour une Turque voilée, un homme d’affaires, une petite fan de Britney Spears…
De la littérature considérée comme un tambour de guerre, tout à fait apte à réveiller les morts.
Jeu sur tambours et tambourins est suivi de L’Armoire et autres nouvelles, le premier recueil de l’auteure.