C’est elle qui a légué à Stasiuk l’art de narrer, et c’est au fil des méandres de sa mémoire qu’il distille de précieuses réflexions existentielles.
Œuvre lumineuse, habitée, profonde, «Un vague sentiment de perte» est le pendant méditatif du roman picaresque autobiographique «Pourquoi je suis devenu écrivain» (Actes Sud, 2013).
“Ma grand-mère habitait en Podlachie. Sa maisonnette ne se trouvait pas dans un village, mais dans ce que l’on appelait une «colonie» – des habitations paysannes éparses, séparées par des boqueteaux de trembles et des haies de vieux peupliers élancés. Au milieu d’un jardin fruitier. L’été, la fraîcheur s’y maintenait même en plein midi. Les pommiers étaient tous très vieux, imposants, leurs couronnes s’entrelaçaient en un royaume d’ombre éternelle.”
(Extrait)